Bhaktapur J3 – Visite de la ville populaire et Changu Narayan

Publié le par Dadouchka

Bhaktapur J3 – Visite de la ville populaire

 

Après une bonne nuit, je retrouve à nouveau Kumar pour continuer la visite de la ville, mais cette fois sous un autre angle : l’idée est de laisser de côté le centre historique et de préférer les quartiers plus périphériques, révélateurs du mode de vie de la population. On arpente la ville toute la matinée, traversant le quartier des potiers avec ses centaines de pots de terre séchant au soleil en attendant la cuisson. Les fours se révèlent être de simples amoncellements de poterie et de paille ou la cuisson se fait lentement à couvert sous un tas de cendre. C’est aussi un quartier d’artisans où l’on fabrique des instruments de musique : un jeune homme serre les peaux d’un tabour s’aidant de tous ses membres. Plus on aborde les faubourgs et plus l’activité agricole est visible : on croise de plus en plus de chèvres, poules et poussins, le blé fraichement récolté et déstiné à la fabrication d’alcool sêche sur les bâches étendues au sol, et des femmes le foulent pied nu. D’énormes bottes de paille s’accumulent dans les coins et des gerbes dans des granges en ruine. On voit aussi de vieilles maison aux murs renflés qui laissent sceptiques quand à leur solidité, mais qui arborent de sublimes balcons de bois sculptés. De nombreux temples se cachent dans tous les recoins, et aussi des sortes de maisons réligieuses, dans lesquelles seuls les familles adeptes d’un dieu on le droit de s’y ressembler quand vient le moment de fêter ce dieu. Un temple consacré au mariage, à l’atpmosphère mystérieuse traversée de volutes d’encens. A la lisère de la ville, un immense bassin plein d’eau croupie symbole d’une splendeur passée, aujourd’hui garnis de multiples déchets. Au cœur d’un labyrinthe de ruelles se cache un temple Bouddhiste, ou un vieil homme bavard nous entretiens longuement de propos philosophiques quelque peu abscons. Un peu partout de mignonnes bouilles de fillettes les yeux bordés de khol pour éviter les infections occulaires. Le périple s’achève à Hanuman Ghat, lieu de cultes multiples où se trouve les plus gros linguams du Népal, mais aussi des stèle de nombreux Dieux dont le très rare Brhama, ainsi que les lieux de crémation. Il y a là un petit bassin où barbottent des canards un peu particuliers : beaucoup on un pumage…rose ! Pas juste un peu rosé, non vraiment rose, du genre fushia. La seule explication plausible que j’ai trouvé, c’est que les pigments rouges dont les fidèles recouvrent les statues divines, sous l’action de la mousson se dilent et s’accumulent dans l’eau où s’ébattent les canards, colorant peu à peu leur plumage.


Après cette longue et fascinante visite, et une pause déjeuner, nous partons pour Changu Narayan, à quelques kilomètres de là, toujours à moto. La route n’est pas mauvaise, une partie serait due aux jeunes communistes (YCL) qui font polémique et dont j’ai vu une manifestation à Pokhara. Ça explique sans doute leur popularité. A l’entrée du village, qui se trouve un peu en altitude, sur un promontoire, il y a une guérite pour payer l’accès (60 roupies). Ensuite on rentre dans le village qui s’étend le long de la rue principale. Il n’y a pas de touristes à part moi, j’ai un site classé au patrimoine mondial de l’humanité pour moi toute seule, héhé ! Après avoir traversé le village on arrive au temple après être passés sous un porche qui donne l’accès à une sorte de grande cour bordée de tout côté par des bâtiments. C’est probablement ici que se trouvent les plus anciens vestiges encore en place du Népal, certains remontant au IVe siècle. C’est un temple dédié à Vishnu, ce qui change un peu de Shiva, qu’on voit quasiment partout. Le temple est magnifique, coloré, fait de brique rouges, doté de portes dorées, et décoré de nombreuses statues à la polychromie délavée mais encore visible. La paix du lieu ajoute à sa splendeur. De nombreuses statues sont remarquables, en particulier un bas relief représentant Vishnu porté par son véhicule, l’oiseau Garuda, dont l’image apparaît sur les billets de 10 roupies. D’autres temples plus petits et tous aussi jolis entourent le temple principal. Cette visite est l’occasion d’une discussion animée avec Kumar, qui en me racontant les légendes rattachées à l’endroit, ne fais pas la différence avec les événements historique. Pas de subjonctif, tout est raconté sur le même ton. Pourtant il ne croit pas plus que moi que ce soit réel, mais il ne différencie pas son récit pour autant. C’est une curieuse façon de présenter les choses, plus comme un conteur que comme un guide. J’ai sans doute eu le tort de ne pas me laisser imprégner par la poésie de ce mélange de réalité et de légende, mais la cartésienne en moi tenait à la nuance entre histoire et légende, entre imparfait de l’indicatif et imparfait du subjonctif.

 

Après cette jolie ballade, retour à Bhaktapur, où on s’arrête place Dattatraya, que je n’avais pas encore vue. Encore un très joli lieu, où se trouve un temple du même nom, celui d’une divinité combinant les trois principaux dieux Hindous, et également vénéré par les Bouddhiste comme un cousin de Bouddha. La légende veut qu’il ait été fait du bois d’un seul arbre. Des statues de lutteurs patibulaires et armés de matraques en protègent l’entrée. De nombreux très beaux bâtiments, temples monastères et riches maison bordent la place, dans la « maison des paons », en fait un monastère ainsi nommé en raison de ses très belles fenêtres en forme de paon. De curieuses figurines apparaissent à certaines fenêtres, je n’ai pas bien compris ce qu’elles symbolisaient. Entre autres population animale peuplant la place une curieuse chèvre un brin cabotine naviguait d’un bout à l’autre en semblant parfois s’arrêter pour prendre la pose.

 

Le reste de la journée a été consacré à prendre des photos de la ville, en particulier du Durbar Square que je n’avais pris le temps de mitrailler jusque là. En fin de journée, nous repartons vers Nyatapola Tole où nous tombons sur un rassemblement politique : des communistes de la section étudiante comme l’indique le drapeau rouge avec un stylo et un tambour. La foule les entoure et écoute les discours prononcés sur un ton solennel. Le temps de Nyatapola est couvert de monde, je ne résussirai pas à avoir une photo dégagée !!

 

Avant de diner et de rentrer (pas trop tard, à cause de la route pour Kumar encore une fois), nous allons faire un tour autour d’un grand bassin qui a été restauré et qui sert de lieu de promenade. Les eaux sont propres et poissonneuses, à tel point que l’eau semble grouiller de carpes bien grasses à chaque fois qu’un promeneur jette du popcorn dans l’eau.

 

 

Publié dans Voyage Népal

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