Patan, ville de beauté - 1

Publié le par Dadouchka

4 juin, Patan : un petit joyau que cette ville truffée de temples cachés derrière des passages dérobés, ou au détour de la moindre ruelle, sans compter son magnifique Durbar Square, et ça avec beaucoup moins de sollicitations de guides improvisés ou de petit marchands de bimbeloteries. Et pourtant on est à deux pas de Kathmandou. Tôt le matin, en sortant de la Guest House, je m’aperçois que celle-ci doit son nom à temple célèbre situé quasiment en face : le Maha Buddha temple ou temps aux milles Bouddhas. Pour y arriver il faut passer par une petite porte qui nous donne l’impression qu’on est un intrus pénétrant dans une maison où il n’est pas invité. Mais, non, il s’agit d’un passage qui permet d’accéder au temple planté au milieu d’une arrière cour. Le temple doit son nom aux nombreuses représentations de Bouddhas reproduis sur les briques, sur toutes ses faces. Il y en a de toutes les tailles alignés en frises jusqu’au sommet du dôme en forme de pain de sucre. La forme architecturale de ce temple est le sikhara, un style indien, à l’allure très différente des pagodes et des stupas. En principe ce sont plutôt les temples Hindouistes qui ont cette forme, mais il y a aussi parfois des temples Bouddhistes qui la prennent, comme ici. Le long du temple sur une barre qui court tout autour, des lampes à huile sont soudées, et dans celles des coins, un petit singe tenant un fruit dans ses mains est assis. Il y a quelques personnes qui prient ou qui font des offrandes. Il y a du passage malgré l’exigüité de l’endroit, les corridors qui y mènent tiennent lieu de ruelles. Après cette première merveille, je cherche en endroit ou prendre le petit déj’ et je choisi un restaurant dont la terrasse offre une jolie vue sur les toits des temples de Durbar Square, et une moins jolie vue sur les toits de la ville elle-même. Le temps est correct, il fait chaud, mais le ciel un peu laiteux gâche un peu les photos. Heureusement le site est si riche qu’elles donnent quand même un aperçu de la beauté des lieux. Le ventre plein, je pars à la découverte du quartier et de Durbar Square. Des temples partout, des contrastes saisissants entre des temples centenaires (bien que beaucoup aient du être reconstruite à l’identique après le tremblement de terre de 1934) et le quotidien du début du XXIe siècle : motos stationnés aux côtés des lions de pierre qui gardent un sikhara, un homme qui lit sont journal adossé à un pilier, un autre qui pianote sur son mobile au pied d’un grand éléphant de pierre. Des pagodes et des Sikharas se côtoient sur Durbar Square, une dizaine de temples au total, richement décorés, et le long de leur alignement, le sublime palais Royal. Je me perds dans leurs noms et les divinités auxquelles ils sont consacrés. J’y passe un long moment assise en haut des marches de l’un d’entre eux à voler des images des passants, des passantes surtout, à me gaver des couleurs de leurs vêtements, à guetter des scènes du quotidien, un homme portant ses courses sur son épaule, une femme avec une jarre à remplir d’eau à la fontaine, un vieillard bossu, des enfants qui rentrent de l’école. A un moment je me fais houspiller par un type qui me dit que je n’ai pas payé. En effet l’accès au Durbar Square est payant pour les touristes, mais comme il n’y a pas de murs, de grille ni de porte, (c’est une place urbaine après tout), je ne m’en étais pas rendue compte. Je paye donc mon écot, et reçoit en échange mon ticket d’ « entrée » : plutôt chouette, il est imprimé sur du papier traditionnel Népalais à la texture duveteuse. Après un moment je décide de visiter le musée, qui est situé dans le palais royal, spécialement restauré pour accueillir les collections il y a une douzaine d’années. Les lieux sont magnifiques, on y accède par la porte d’or, en bois magnifiquement ouvragé et rehaussé d’un tympan en or. Quand aux collections, c’est juste sublime. Probablement le plus beau musée du Népal. Et tout est très bien mis en valeur, didactique sans être pesant, comme par exemple les explications sur la signification des attributs de certains dieux, de la position de leurs mains, ou de la façon dont ils sont assis. Ensuite c’est un enchainement de merveilles, surtout des statuettes, en bronze (on est dans la capitale népalaise de la sculpture à la cire perdue, on peut voir de nombreux artisans travailler dans leurs échoppes dans les rues du centre ville), en bois, et en pierre, mais aussi des ustensiles sacrés, des objets usuels bien que précieux comme un joli miroir au manche d’ivoire sculpté, quelques peintures, des explications sur les stupas Bouddhistes, sur la technique de la cire perdue.et sur celle du repoussé.

Publié dans Voyage Népal

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article