Kathmandou - Pokhara

Publié le par Dadouchka

Ah ca fait du bien de respirer un peu! Pokhara n'a peut-etre pas les memes attraits architecturaux que Katmandou, mais ici on respire a tout point de vue: beaucoup moins polluee que Kathmandou, elle est aussi moins densement peuplee et attire moins les montagnards en quete d'une meilleure vie ou d'argent facile. Des boutiques a touristes aussi, certes, on appate le chaland, egalement, mais de facon moins pushy et moins insistante. Surtout la ville est situee au bord d'un lac qui tempere agreablement la chaleur de cette zone plus basse que KTM et donc potentiellememt plus chaude, et ca offre un panorama tres joli. Malheurseusement, pas moyen de vous montrer des photos pour le moment, les ordis des cyber cafes sont de vielles becanes tres lentes, ca prendrait des plombes. Il faudra donc etre un peu patients et attendre mon retour, a moins que je ne trouve une connexion efficace d'ici la.

Ceci dit Pokhara se merite, il faut environ 7h pour rallier la ville de la capitale (pauses incluses), sachant qu'elles sont separees de 200 km, ca nous fait du 30km/h et c'est une moyenne honorable compte tenu des conditions:
Il faut d'abord pas loin d'une heure depuis la gare routiere pour sortir completement de la ville: comme dans le centre, la circulation est anarchique et les vaches sacrees prennent un malin plaisir a foutre le bordel. C'est impressionnant a quel point ces animaux, de meme que toutes les autres bestioles qui trainent dans les rue ont l'air blases: il est frequent de voir des chiens roupiller peinards sur le bord de la rue, les voitures frolant le bout de leurs pattes d'a peine qq cm sans que ca ait l'air de les deranger. De meme les chevres qui se nourrissent sur les tas d'ordures qui jonchent les rues : pas de poubelles publiques la bas, on jette ses ordures, que ce soit le fond de ses poches ou les rebuts domestique, sur le tas au milieu de la rue, pas de tri non plus cela va sans dire. Je n'ai jamais vu de rammassage, les betes mangent ce qu'elles peuvent et de temps en temps on en voit qui se consumment doucement en emettant les douces odeurs que vous pouvez imaginer! En parlant d'odeurs, les pires (et il y en a heureusement d'excellentes comme l'encens ou les fleurs) sont celles dui poisson. Vous voyez les disputes dans Asterix au sujet de la fraicheur du poisson? Ben on doit pas etre loin de ca sur certains etalages. A priori il est seche ou fume mais je ne risque pas d'y toucher. C'est pire que les etalages de bouchers a ciel ouvert ou le cuissot de mouton et les poulets gisent sans protection a la merci des mouches pondeuses... Bref, les habitants de Katmandou doivent sans doute avoir l'estomac aguerri... Pour terminer par les animaux indesirables (dans ce genre de contexte hygienique en tout cas), je suis tombee une fois sur le cadavre d'un rat, pas tres ragouttant.

Sur ces disgressions animalieres, poissonieres et boucheres, le suite du voyage: donc beaucoup de circulation a la sortie de Katmandou et ca continue encore comme ca un moment. Il est tot, les dizaines de bus de ramassages scolaire des academies privees se bousculent, charges d'eleves et de lyceens nepalais plutot aises en uniformes (les autres vont "en civil" a l'ecole publique qui est toute pourrie et demunie). Les nombreux camions charges a bloc forment le gros de la troupe. Pas tres larges (la encore question d'etroitesse des routes), indiens (tata) ils sont super funky. Le tunning a la Nepalaise c'est quelque chose {ca doit etre sensiblement pareil en Inde): peintures colorees, motifs religieux, reproduction de sigles occidentaux (addidas beneficie ainsi d'une pub monumentale pour pas un rond)... C'est rigolo, c'est colore, c'est accompagne de klaxons marrants (du point de vue sonore ca fait un peut tour de France sauf que le peloton ne s'arrette jamais), mais c'est pas tres frais, rapport a la noirceur intense des fumees d'echappement. Evidement tout ca n'est plus de premiere jeunesse, si ils se mettent au controle antipollution il n'y aura bientot plus un seul camion (ni un seul bus) pour rouler. Alors forcement ca tombe en panne, ca creve un pneu, et ce malgre la protection du Bouddha ou de Shiva installe gentiment sur le tableau de bord. Tiens d'ailleurs pshhhhhh, ben nous aussi... Et la chapeau la rapidite de la reparation! Dans le bus en plus du chauffeur il y a quelqu'un qui descend a chaque check-point (police ou droit de passage pour certaines villes) pour accelerer le mouvement, il descend un peu avant, devance le bus, paye la taxe et remonte un peu plus loin, le plus souvent on n'a meme pas besoin de s'aretter, simplement on roule au pas. Et bien ce type nous a change la roue crevee en un temps record. Donc pas trop de retard au final. Sur les 200 km on a quand meme bien depasse ou croise une bonne douzaine de vehicules en panne sans compter le bus scolaire enlise, et le camion renverse (ce qui a explique l'ambulance croisee un peu plus tot, qui devait donc transporter le chauffeur accidente, enfin, en fait c'est une jeep l'ambulance...). Bus scolaire donc, puisque dans cette vallee aussi on croise de nombreux enfants en uniforme certains en bus, la plupart a pied. On est passe devant une ecole a l'heure de la recreation, et sur fond de jupettes plissees bleu marines et de chemises blanches, se detachait le sari vermillon d'une institutrice.

Au sortir de Katmandou on est aussi passe a cote d'une caserne militaire, et d'un grand stade ouvert ou plein de gens faisaient du sport (jogging, foot, athletisme, etirements) et du Yoga devant un maitre assis en tailleur sur une estrade.

A mesure qu'on s'eloigne de Katmandou, le pauysage devient plus vert et les bords de le routes moins delabres: de nombreuses familles se sont installees la pour vendre au touristes et cammioneurs des paquets de chips ou des chewing gum. Certains montent dans notre bus, des enfants le plus souvents. Ils vivent dans des petites bicoques de bois et de tole qui doivent prendre l'eau a la mousson. A l'exterieur, des foyers en terre cuite leur permettent de faire a manger. Apparement les enfants ne vont pas a l'ecole, ils trainent avec leurs mere devant les cabanes, les plus jeunes cavalent souvent cul nul. Ils traversent la route sans surveillance, je prefere ne pas penser au nombre de gamins qui ont ete ecrases sur cette route. Sans parler de ceux qui tres jeune portent comme leurs parent. J'en avais vus un ou deux a Katmandhou, dans les 12 ans, la quelques fillettes, la plus jeune devait avoir dans les 5 ans. Bien sur de nombreux adultes portent aussi, souvent du bois ou des balots au contenu non identifie. Le paquet est colle au dos, retenu par un bandeau qui ceint le front. Ils avancent, courbes, tres lentement. C'est helas souvent le seul moyen d'acheminer les denrees dans la plupart des villages, les chemins etant impraticables pour les animaux de bat ( et de toute facon ils en ont besoin pour le travail des champs), et bien sur pour les vehicules motorises.

Peu a peu le paysage evolue et apparaissent les premieres rizieres. Peu de gens dans les champs, il est 13h quand on passe et le soleil cogne. Ils trouvent de l'ombre sous les arbres ou sous des sortes de tonelles, et se reposent tranquillement. Ceux qui travaillent on l'air d'inspecter la pousse, de toute facon la recolte c'est pour septembre. Quelques buffles aussi par ci par la certains arnaches pour labourer le fond d'une parcelle qui n'a pas ete mise en culture. Parfois on croise un paysan qui porte une sorte de gros (tres gros) rateau. La vallee s'elargit, la route aussi et la circulation est moins dense. On a fini de longer la riviere sur laquelle quelques touristes font du rafting. Des femmes on pose leur balot de bois un moment pour les regarder. Je donnerais cher pour savoir ce qu'elles en pensent. Il y a aussi des pecheurs qui de loin en loin, jettent leurs nasses ou leurs filet. Des taches de couleur sur les graviers indiquent qu'une femme vient de faire sa lessive quelle laisse secher au soleil. Le niveau de la riviere est bas, mon guide me dit qu'il n'a pas plu depuis 7 mois. On a eu une legere averse hier, et on est parti ce matin sous quelques gouttes. J'espere que ca n'annonce pas la mousson, mais en meme temps, ca vaudrait surement mieux vu le peu de verdure des coteaux au sortir de Katmandou. Plus on va vers Pokhara plus c'est vert, la region semble avoir moins manque d'eau.

Au bout de sept heures donc, que je n'ai pas vu passees malgre l'inconfort du bus (inconfort relatif, compare aux bus locaux notre "tourist bus" n'est pas mal, ceci dit il faudra que je les essaye sur un trajet plus court). On arrive donc a Pokhara. L'hotel est bien, c'est la categorie au dessus de celui de Kathmandou. C'est inclu dans le prix pour cette nuit et pour le dernier soir. Plus recent, sdb sur le meme principe, toujours propre mais moins decrepi, et la pomme de douche orientable va permettre d'eviter l'arrosage de toilettes. Mon guide et mon porteur vont prendre un peu de repos et moi me ballader. Ils sont tous les deux tres gentils, assez jeunes. Le guide (le frere de Aumish donc), je ne lui donne pas plus de 23 ans. Et le porteur dans les 16/17. Ils faut dire qu'ils commencent tot, parfois 14 ans. Pratap que j'avais rencontre avant-hier a commence a 16, profitant qu'un groupe passant par la a eu un porteur blesse pour le remplacer. Bilal est guide depuis 3 ans, je suppose que son frere a du lui payer la formation pour lui eviter la pennibilite du metier de porteur. En tous cas il est cale, il sait repondre a toutes mes questions jusque la sur le flore (j'ai croise un tres joli papillon tout noir aux ailes delicatement decoupees, un genre de papillon gothique en quelque sorte}, les trucs insolites qu'on croises, etc.

Voila, donc a dans douze jours pour le recit du trek, bisous!

Publié dans Voyage Népal

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